Résumé
Les liens empiriques étroits que partagent le populisme et le nationalisme ont rendu naturel un chevauchement plutôt trompeur des deux concepts dans les débats tant universitaires que publics. Ce faisant, la relation que les deux concepts entretiennent n’a pas reçu une attention systématique. S’inspirant de la perspective post-structuraliste de la Discourse Theory formulée à l’origine par Laclau et Mouffe, cet article identifie distinctement le populisme et le nationalisme comme des manières distinctes de construire discursivement le « peuple » ainsi que de prétendre à le représenter, respectivement comme « ceux d’en bas » et comme nation. Ces constructions distinctes du « peuple » peuvent également être identifiées et mises en évidence d’un point de vue spatial, en considérant l’architectonique du populisme et du nationalisme comme tournant respectivement autour d’un axe (vertical) bas/haut et d’un axe (horizontal) intérieur/extérieur. À partir de ce cadre, l’article conclut que la co-occurrence du populisme et du nationalisme doit être étudiée au travers du prisme de l’articulation. Encore une fois, l’architectonique discursive permet de comprendre comment différents projets politiques construisent différents discours en reliant les éléments constitutifs du populisme et du nationalisme de manière particulière. L’étude de ces articulations, basée sur une distinction claire entre le populisme et le nationalisme, est une étape nécessaire pour approfondir davantage notre compréhension de la complexité et de la variété des politiques populistes.
Avertissement et mise en contexte (see below for the English version)
Nous sommes ravis que notre article « L’étude du populisme et du nationalisme sous le prisme de la Discourse Theory : distinctions et articulations » ait été inclus dans ce numéro d’ouverture de la revue Populisme. Originellement, cet article a été publié en 2017 sous le titre « Distinctions and Articulations. A Discourse Theoretical Framework for the Study of Populism and Nationalism ».
L’article présenté dans ce numéro est une traduction française de Cédric Tant et n’a subi aucun changement par rapport à sa version de 2017. Pour autant, ceci ne veut pas dire que, s’il avait dû être réécrit aujourd’hui, nous ne lui appliquerons pas de changements. Au contraire. Au-delà du fait que notre argumentation a depuis été affinée, notamment grâce aux enrichissements généreux apportés par d’autres chercheurs, beaucoup de choses se sont également passées depuis 2017, dans la politique mondiale mais aussi dans les travaux universitaires sur le populisme et le nationalisme. Plutôt que de modifier l’article, nous aimerions utiliser l’espace qui nous est donné dans cette note introductive afin de réfléchir aux développements politiques récents et aux avancées académiques pertinentes pouvant contribuer à mettre à jour cet article.
De l’importance de distinguer le populisme du nationalisme et d’analyser leurs liens
Les liens entre le populisme et le nationalisme, selon nous, revêtent une importance majeure non seulement dans l’étude du populisme, mais également dans la compréhension de la réalité politique contemporaine de manière plus large. Trump, le Brexit, le succès des partis de droite radicale à travers l’Europe, mais aussi des populismes de gauche de Podemos et Syriza, tout comme la marée rose latino-américaine… rien de tout cela ne peut être correctement compris sans considérer les liens complexes qui existent entre le populisme et le nationalisme.
Malheureusement, jusqu’à récemment, la littérature sur le populisme, dans sa majorité, n’accordait que peu d’attention à ces liens. Un tel constat ne signifie pas que le nationalisme, ainsi que le racisme et la xénophobie, ne sont pas traités dans la littérature sur le populisme, bien au contraire. En effet, très souvent, les auteurs supposent que le populisme est intrinsèquement nationaliste, voire raciste. En ce sens, une grande partie de la littérature sur le populisme – et plus encore les débats politiques et médiatiques sur le populisme – associe le populisme et les types exclusifs de nationalisme, considérant l’exclusion nationaliste et ethnique comme une caractéristique inhérente au populisme.
C’est ce chevauchement conceptuel entre populisme et nationalisme, ainsi que le manque d’analyses systématiques et précises sur la façon dont le populisme et le nationalisme interagissent qui nous ont poussés à écrire l’article « Distinctions and Articulations. A Discourse Theoretical Framework for the Study of Populism and Nationalism ». Il a été publié dans un numéro spécial de la revue Javnost-The Public intitulé « Populism and Nationalism: Constructing and Representing ‘the People’ as Underdog and Nation » dont nous éditions le numéro.[1]
Dans l’article, nous présentons l’argument selon lequel le populisme et le nationalisme doivent être clairement distingués l’un de l’autre. Alors que le populisme et le nationalisme gravitent tous les deux autour du nodal point « peuple » et de la souveraineté de ce « peuple », nous soutenons que le sens donné au « peuple » dans ces deux discours est très différent : le populisme tourne autour du peuple comme « ceux d’en bas » tandis que le nationalisme tourne autour du « peuple-comme-nation ». La différence entre les deux peut également s’effectuer en mettant l’accent sur l’architectonique des deux discours : le populisme tourne autour d’un axe vertical bas/haut centré autour du pouvoir/de la hiérarchie, et le nationalisme autour d’un axe horizontal intérieur/extérieur (membre/non-membre), qui est une distinction centrée sur l’identité ethnique, culturelle, et/ou linguistique lié au territoire national.
De nos jours, les liens complexes entre le populisme et le nationalisme demeurent tout aussi importants au niveau politique qu’ils l’étaient lorsque notre article a été originellement publié. Les formes de populisme nationaliste et de droite radicale font preuve d’une résilience remarquable dans le monde entier. Même lorsque ces mouvements ne parviennent pas à accéder au gouvernement, ou même lorsqu’ils sont vaincus par les urnes, ils parviennent à remodeler des sphères publiques entières en y intégrant davantage d’idées d’extrême droite. Il a également été observé que des tentatives visant à proposer des articulations transnationales du populisme au-delà de l’État-nation rencontrent des obstacles importants, comme le montre par exemple l’expérience du mouvement de gauche Democracy in Europe Movement 2025 dirigé par l’ancien ministre grec des Finances Yannis Varoufakis (voir De Cleen et al. 2019).
Pourquoi et comment devrait-on distinguer le populisme du nationalisme ?
Intéressons-nous maintenant au cadre conceptuel nécessaire pour analyser les liens entre le populisme et le nationalisme, auquel notre article entendait contribuer. Même si le chevauchement entre le populisme et le nationalisme reste un problème dans certaines publications sur le populisme, des progrès significatifs ont été réalisés. Ce constat s’explique principalement par le consensus qui semble s’établir autour des conceptualisations « minimales » du populisme. Ce consensus souligne la distinction populiste peuple/élite et tend à exclure d’autres dimensions des politiques populistes qui ne sont pas inhérentes au populisme mais qui concernent plutôt la position sur l’échiquier politique (droite-gauche) ou d’autres projets idéologiques. La conceptualisation discursive du populisme par Ernesto Laclau (1977 – 2005) a joué ici un rôle crucial, tout comme le travail sur le populisme en tant qu’« idéologie mince » (Freeden 1998), travail associé principalement à Cas Mudde et Cristóbal Rovira Kaltwasser (Mudde 2004, 2007 ; Mudde et Rovira Kaltwasser 2017).
Même si un chevauchement conceptuel entre le populisme et le nationalisme continue de caractériser certains travaux sur le populisme, le consensus susmentionné semble s’être renforcé ces dernières années. Pour autant, il existe également des arguments contre la séparation conceptuelle du populisme et du nationalisme (par exemple, Heiskanen 2020). L’un des arguments récents les plus importants et les plus élaborés vient de Rogers Brubaker (2020). Dans un article publié dans Nations and Nationalism, Brubaker part d’une critique de notre article Distinctions and Articulations pour plaider en faveur d’une conceptualisation plus « épaisse » du populisme qui intègre la dimension nationaliste.
Brubaker soutient que « le populisme et le nationalisme sont envisagés de la manière la plus fructueuse comme étant analytiquement distincts mais pas analytiquement indépendants : ce sont des champs de phénomènes qui se croisent et qui s’impliquent mutuellement mais ne se chevauchent pas complètement » (Brubaker 2020: 45). Il estime également que le populisme implique intrinsèquement une dimension horizontale intérieur/extérieur plutôt qu’une dimension verticale bas/haut – peuple/élite. Cette dimension du populisme, soutient-il, renvoie à l’exclusion tant des groupes sociaux qui se trouvent « en dehors de la politique [polity] » que ceux qui se situent « dans la politique [polity] »: l’« élite », « ceux qui sont à la marge (définis davantage par la culture, le style de vie ou l’identité de genre/sexuelle que par la richesse, le pouvoir, etc.) ainsi que « ceux d’en bas, représentés tout autant comme étant différents (de manière ethnoraciale, culturelle ou morale) » (Brubaker 2020: 56, notre traduction).
Nous rejoignons parfaitement l’argument de Brubaker selon lequel il existe des liens très complexes entre le populisme et le nationalisme et que ceux-ci doivent être analysés en détail. Cependant, nous soutenons qu’un tel exercice passe par une distinction conceptuelle claire des deux concepts. Comme nous l’avons expliqué dans notre réponse à Brubaker, également publiée dans Nations and Nationalism :
« Notre définition du populisme et du nationalisme ne vise ni à saisir des politiques populistes ou nationalistes concrètes dans leur intégralité ni à dégrader ou nier les nombreuses relations entre elles dans la pratique politique. La distinction conceptuelle entre le populisme et le nationalisme que nous proposons doit servir de base à l’analyse empirique de la façon dont le populisme et le nationalisme interagissent au sein de la politique ; cette distinction n’est pas conçue comme un point final, mais plutôt comme un cadre conceptuel facilitant une description nuancée des interactions entre le populisme et le nationalisme sur le terrain. » (De Cleen et Stavrakakis 2019, 316, traduction)
Selon nous, le « pourquoi » de la distinction entre les deux concepts demeure évident et important. En effet, ne pas la faire empêche de saisir leurs liens empiriques complexes, entraîne une confusion par rapport aux différents types de phénomènes que les concepts impliquent, et inhibe notre capacité à distinguer le populisme de gauche du populisme de droite, celui qui est « inclusif » de celui qui est « exclusif » (Mudde & Kaltwasser 2012).
Cela dit, il reste clairement une marge d’amélioration en ce qui concerne la question du « comment » arriver à cette distinction. Cependant, nous continuons de croire qu’une distinction claire, qui met en relief les différentes architectoniques du populisme et du nationalisme, constitue une approche prégnante. La critique de Brubaker, ainsi que les remarques d’autres auteurs (Gürhanli 2020, par exemple) soulignent qu’une partie de la confusion concernant notre propre argumentation tient à ce que nous appelons la dimension horizontale intérieur/extérieur (in/out) du nationalisme. Le problème avec l’étiquette intérieur/extérieur est qu’elle est trop générale : d’autres constructions discursives de l’identité – y compris la distinction populiste bas/haut entre les personnes et les élites – pourraient également être considérées comme des formes spécifiques de construction inclusion/exclusion d’un groupe. Notre article originel montre clairement que le nationalisme gravite autour d’une forme très spécifique de construction intérieur/extérieur (avec la nation envisagée « comme une communauté limitée et souveraine, existant à travers le temps, liée à un certain espace et qui se construit à travers une opposition intérieur/extérieur entre la nation et ces « autres »). Pour autant, l’étiquette intérieur/extérieur en elle-même ne saisit pas très bien cette spécificité. En effet, la notion d’un intérieur/extérieur horizontal avait pour objectif de mieux saisir la relation entre les deux concepts (en distinguant l’horizontal du vertical, et en soulignant l’importance du territoire et des nations existant les unes à côté des autres). Cependant, cette notion de l’horizontal a également engendré une série d’ambiguïtés involontaires : elle pouvait suggérer que les nationalismes considèrent toutes les nations comme égales, ce qui n’est évidemment pas toujours le cas. Afin de contourner cet écueil, une suggestion intéressante serait de mobiliser l’architecture nationaliste « radiale » plutôt qu’horizontale (Gürhanli 2020), même si cela ne résout pas tout le problème.
Les avancées dans l’étude des liens entre le populisme et le nationalisme
Comme nous l’avons vu, bien que le chevauchement conceptuel entre le populisme et le nationalisme reste un problème, des progrès significatifs ont été réalisés. Au-delà du consensus croissant autour des définitions minimales du populisme qui soulignent la distinction peuple-élite dont nous avons discuté ci-dessus, nous avons également vu de plus en plus de réflexions théoriques sur la relation entre le populisme et le nationalisme (par exemple, Anastasiou 2019a, 2019b ; Brubaker 2020 ; Heiskanen 2020). De nombreuses critiques ont également émergé sur la dépendance excessive à l’égard du populisme en tant que substitut euphémique et trompeur de la droite radicale (par exemple, Art 2020; Brown and Mondon 2020; De Cleen, Glynos and Mondon 2021; Mondon 2017; Rydgren 2017).
Ces dernières années, des recherches empiriques de plus en plus détaillées sur les interactions précises et complexes entre le populisme et le nationalisme ont également vu le jour. Nous sommes très heureux que nos suggestions aient inspiré certains de ces travaux. Ces avancées peuvent se situer à cinq niveaux : la combinaison effectuée par l’extrême droite du populisme et du nationalisme (exclusif), les utilisations sub-étatiques (régionalistes) du populisme, la relation qu’entretient la gauche populiste avec la nation, les possibilités ainsi que les limites du populisme transnational, et les dimensions de politique étrangère du populisme.
- Il n’est pas surprenant que ce soit dans l’étude de la droite radicale que l’on trouve d’avantage des analyses systématiques du « nexus populisme-nationalisme » (Katsambekis et Stavrakakis 2017). Ces recherches comprennent à la fois des « usual suspects » tels que l’Alternative für Deutschland (par exemple Breeze 2018 ; Caiani & Kroll 2017 ; Kim 2017), le Vlaams Belang (De Cleen 2016) et le Front national (Ivaldi & Mazzoleni 2020), mais également des partis à l’origine centre-droit tels que le Fidesz hongrois qui ont évolué vers une position autoritaire et d’extrême droite (par exemple Kim 2020 ; Lugosi 2018). L’une des principales conclusions de la plupart de ces travaux est que le nationalisme d’exclusion, plutôt que le populisme, est au cœur de la politique populiste de droite radicale. Le populisme est avant tout utilisé pour promouvoir une idéologie nationaliste d’exclusion, les catégories populistes du « peuple » et de l’« élite » étant fortement surdéterminées par le nationalisme : les « gens ordinaires » ne sont que les gens ordinaires de la nation exclusivement définie et les principales critiques adressées à l’« élite » portent sur son traitement de l’immigration et de la diversité ethnoculturelle. Pour autant, cela ne veut pas dire que la dimension populiste est sans conséquence. Outre le fait que ce positionnement populiste contribue au succès électoral de la droite radicale et à son impact idéologique plus large, il a également eu des impacts sur ses positions en matière de politique économique, par exemple.
- Le lien entre le populisme et le nationalisme est également particulièrement pertinent pour certains nationalismes sub-étatiques. À ce titre, le tournant populiste du nationalisme catalan est l’un des cas qui ont retenu le plus l’attention (par exemple, Barrio et al. 2018 ; Cossarini 2021 ; Miró 2020 ; Ruiz Casado 2019). Mais des questions similaires, sur la façon dont les politiques séparatistes de longue date, ont plus récemment utilisé des stratégies populistes ont été posées à propos d’autres régions : la Flandre (Van Hautte et al. 2018), l’Autriche (Heinisch & Marent 2019), l’Écosse et le Pays de Galles (Massetti 2019). Ici aussi nous remarquons que la critique populiste de l’élite au nom du peuple opprimé est principalement utilisée comme un moyen de récolte de soutiens aux revendications nationalistes. Certains de ces articles soulignent également les tentatives de rendre la politique nationaliste présente depuis longtemps plus attractive, en particulier après la crise économique de 2008. Ces tentatives s’effectuent en associant des demandes d’autonomie nationale culturelle et économique plus traditionnelles, à une résistance au nom du peuple comme « ceux d’en bas » contre les mesures d’austérité associées à la État central.
- Cela dit, le lien entre le populisme et le nationalisme ne se limite ni à la droite radicale ni aux nationalismes sub-étatiques, qui ont le nationalisme comme noyau idéologique. Les populistes de gauche ont également mobilisé la nation, ceux d’Amérique latine du milieu du XXe siècle jusqu’au XXIe siècle étant les exemples les plus évidents (voir par exemple de la Torre 2017 ; Burbano 2015). En Europe, il est possible d’observer une vague récente d’acteurs populistes de gauche – dont certains, en particulier Podemos, ont également été inspirés par ces expériences latino-américaines – qui se caractérise par une plus forte dépendance à la souveraineté nationale ainsi que par une appréciation positive de l’identité et de la fierté nationales (García Agustin 2020, chapitre 4). Podemos en Espagne (Custodi 2020 ; Lobera 2020 ; Ruiz Jiménez et al. 2020) et La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon (voir par exemple Marlière 2019) recouvrent très bien ces mouvements.
Bien que le nationalisme banal (Billig 1995) joue également un rôle, l’analyse par Jacopo Custodi des références de Podemos à « la patria », par exemple, montre que « son discours n’est pas simplement une trace de nationalisme banal, mais […] représente un élément central d’une stratégie populiste calculée ». Ce qui est le plus frappant dans l’analyse de Podemos (voir aussi Lobera 2020), c’est qu’une image très différente est véhiculée par rapport à celle de la droite populiste radicale (ou des nationalismes populistes sub-étatiques) ; constat qu’il est possible de faire tant au niveau définitoire, avec des définitions plus ouvertes et inclusives de la nation, que dans la prise en compte d’une centralité relative des axes populiste et nationaliste. Comme le soutient Custodi (2020: 12):
« si […] les acteurs de droite se réfèrent de façon stratégique au peuple comme ceux d’en bas pour présenter une image fondamentalement nationaliste, exclusive et ethnoculturelle de la nation (voir par exemple, Stavrakakis et al., 2017), [l’analyse de Podemos] montre que le contraire est possible aussi : Podemos se réfère à la nation pour proposer une compréhension inclusive du peuple et pour renforcer la distinction entre le peuple et l’élite. Il utilise le nationalisme pour son projet populiste. »
Alors que les populistes de gauche ont généralement construit des représentations beaucoup plus ouvertes et inclusives de la nation que la droite populiste radicale (ou le centre droit d’ailleurs), certains de ces mouvements – en particulier le mouvement de courte durée allemand Aufstehen mais aussi La France insoumise de Mélénchon – ont également été critiqués par d’autres acteurs de la gauche pour s’être offerts à des sentiments d’exclusion.
- À partir d’une approche différente de l’appréhension des liens entre le populisme et le nationalisme tant de droite que de gauche, certains auteurs se demandent pourquoi, d’une part, est-il si difficile pour les constructions populistes du « peuple » d’échapper à l’imaginaire nationaliste et, d’autre part, « pourquoi […] l’invocation du « peuple » peut-elle très souvent (et par inadvertance) également se référer à la « nation » » (Anastasiou 2019a : 2, voir aussi Anastasiou 2019b). Ces difficultés rencontrées pour échapper à l’hégémonie du nationalisme et à la force de l’organisation nationale de la politique démocratique se manifestent clairement dans les études de ce qu’on a appelé le « populisme transnational », défini comme un populisme qui construit un peuple comme « ceux d’en bas » sur un terrain transnational (De Cleen 2017 ; Moffitt 2017 ; Zeeman 2019). Le Democracy in Europe Movement 2025, par exemple, tout en visant à construire un « peuple » transnational en opposition à une élite internationale et à la droite radicale, oscille entre parler au nom de ce peuple transnational et parler au nom des différents peuples (nationaux) d’Europe (De Cleen et al. 2019 ; Fanoulis et Guerra 2020 ; Kuypers & Moffitt 2020).
- Un dernier domaine dans lequel la distinction conceptuelle entre le populisme et le nationalisme a été mobilisée de façon productive se situe dans l’étude des liens entre populisme, la politique étrangère et les relations internationales (voir par exemple Jenne 2018 et 2021; Stengel, Nabers et Macdonald 2019). Ces recherches attestent que « l’effet des partis populistes sur la politique étrangère de leur pays est largement dû à l’idéologie qui leur est attachée [plutôt qu’à leur populisme en soi] » (Verbeek et Zaslove 2017 : 1, notre traduction; également Chryssogelos 2017). D’autres se sont demandés comment le populisme était une réponse à « l’internationalisation des élites étatiques et à leur isolement par rapport au contrôle populaire » (Chryssogelos 2018: 22, notre traduction). Une question plus politico-stratégique concerne les « différentes manières dont la politique étrangère peut devenir un terrain de reproduction de la dichotomie opérée par le populisme qui sépare le peuple opprimé de l’élite ainsi que pour l’affirmation populiste d’être celui qui représente la volonté populaire » (Wojczewski 2019: 257, notre traduction ; également Wojczewski 2020).
Tout en abordant le populisme et le nationalisme sous divers angles conceptuels, la plupart de ces avancées dans l’étude des liens entre le populisme et le nationalisme prennent comme point de départ les spécificités du populisme et du nationalisme. En effet, aucune de ces avancées dans la compréhension des liens complexes entre le populisme et le nationalisme, et ce à travers un large éventail de phénomènes politiques, n’aurait été possible, selon nous, sans une réflexion profonde sur ce qui rend le populisme populiste et de ce qui rend le nationalisme nationaliste.
[1] https://www.tandfonline.com/toc/rjav20/24/4
English version and references :
We are honored for our article L’étude du populisme et du nationalisme sous le prisme de la Discourse Theory: distinctions et articulations to be included in this opening issue of the new journal Populisme. The article was originally published as Distinctions and Articulations. A Discourse Theoretical Framework for the Study of Populism and Nationalism in 2017.
The article is included in this issue in a French translation by Cédric Tant. The article was translated without any changes compared to the 2017 article. This, of course, does not at all imply that we would not change anything to the article were we to write it today. Far from it. Beyond the fact that our argument has been sharpened since, mainly thanks to the generous engagement with our work by other scholars, much has also happened since 2017 in world politics as well as in academic work on populism and nationalism. Rather than amend the article, we would like to use the space given to us in these introductory notes to reflect on recent political developments and relevant academic advances.
The importance of distinguishing populism from nationalism, and of analyzing their connections
The connection between populism and nationalism, we believe, is an issue of major significance not only in the study of populism, but also in understanding our contemporary political reality more broadly. Trump, Brexit, the success of radical right parties across Europe, but also left-wing populisms from Podemos and Syriza to the Latin American pink tide; none of this can be properly understood without considering the intricate connections between populism and nationalism.
Unfortunately, until recently, most of the literature on populism paid little sustained attention to these connections. This is not to say that nationalism, as well as racism and xenophobia, are not dealt with in the literature on populism. Quite the contrary, it is often assumed that populism is inherently nationalist or even racist. Indeed, much of the literature on populism – and even more so political and media debates on populism – conflate populism and exclusionary kinds of nationalism, seeing nationalist and ethnic exclusion as an inherent feature of populism.
It was this conceptual overlap between populism and nationalism, and the lack of systematic and precise analysis of how populism and nationalism interact exactly that urged us to write the article Distinctions and Articulations. A Discourse Theoretical Framework for the Study of Populism and Nationalism. This was published in a special issue on Populism and Nationalism: Constructing and Representing ‘the People’ as Underdog and Nation we guest-edited for the journal Javnost-The Public.[1]
In the article we set forward the argument that populism and nationalism need to be clearly distinguished from each other. Whilst both populism and nationalism revolve around the nodal point ‘the people’ and the sovereignty of this ‘people’, we argue, the meaning of ‘the people’ in these two discourses is very different, with populism revolving around the people-as-underdog and nationalism around the people-as-nation. The difference between the two can also be captured through a focus on the architectonics of both discourses, with populism revolving around a vertical down/up axis centered around power/hierarchy, and nationalism around a horizontal in/out (member/non-member) distinction centered around ethnic/cultural/linguistic identity linked to a national territory.
The intricate connections between populism and nationalism remain as important today, at the political level, as they were when our original article was published. If anything, nativist and radical right forms of populism exhibit remarkable resilience worldwide. Even where they do not make it into governments or even when they are electorally defeated, they manage to reshape whole pubic spheres further mainstreaming many far-right ideas. We have also seen how attempts to put forward transnational articulations of populism beyond the nation-state encounter significant obstacles, as the experiences of the left-wing Democracy in Europe Movement spearheaded by former Greek finance Minister Yannis Varoufakis show.
Why and how should we distinguish populism from nationalism?
Let us now turn to the conceptual framework needed to analyze the connections between populism and nationalism, to which our article aimed to contribute. Even if the overlap between populism and nationalism remains a problem in some of the literature on populism, significant advances have been made here. These are mainly due to the growing consensus around ‘minimal’ conceptualizations of populism that stress the populist people/elite distinction and keep out other dimensions of populist politics that are not inherent to their populism but rather pertain to their particular right-wing, left-wing or other ideological projects. The discourse theoretical work of Ernesto Laclau (1977, 2005) has played a crucial role here, as has work on populism as a ‘thin(-centred) ideology’ (Freeden 1998) associated most prominently with Cas Mudde and Cristóbal Rovira Kaltwasser (Mudde 2004, 2007; Mudde and Rovira Kaltwasser 2017).
Even if a conceptual overlap between populism and nationalism continues to characterize some work on populism, the aforementioned consensus seems to have only gotten stronger in the last years. Nevertheless, there have also been deliberate arguments against the conceptual disentanglement of populism and nationalism (e.g. Heiskanen 2020). One of the more prominent and sophisticated such recent arguments has come from Rogers Brubaker. In a 2019 article in Nations and Nationalism, Brubaker starts from a critique of our Distinctions and Articulations article to argue for a thicker conceptualization of populism that incorporates the nationalist dimension.
Brubaker argues that “populism and nationalism are most fruitfully construed as analytically distinct but not analytically independent: as intersecting and mutually implicated though not fully overlapping fields of phenomena” (Brubaker 2020: 45). He also argues that populism inherently involves a horizontal in/out dimension, rather than only a vertical down/up people/elite one. This dimension of populism, he argues, covers the exclusion of groups ‘outside the polity’ but also of groups ‘within the polity’: “the elite”, “those at the margins (defined by culture, lifestyle, or gender/sexual identity, not by wealth, power, etc.)” as well as “those on the bottom, represented also as different (ethnoracially, culturally or morally)” (Brubaker 2020: 56).
We agree very much with Brubaker’s argument that there are very intricate connections between populism and nationalism and that these need to be analyzed in detail. However, we maintain that a clear conceptual distinction is a condition for doing exactly that. As we have argued in our response to Brubaker, also published in Nations and Nationalism.
“our definition of populism and nationalism very explicitly does not aim to capture concrete populist or nationalist politics in their entirety and does not downgrade or deny the many relations between them in political practice. The conceptual distinction between populism and nationalism we put forward is aimed to serve as a basis for the empirical analysis of how populism and nationalism interact in real politics; it is not meant as an endpoint, but rather as the conceptual framework facilitating a nuanced account of the interactions between populism and nationalism on the ground.” (De Cleen and Stavrakakis 2019: 316)
For us, the “why?” of our proposal to clear distinguish conceptually between populism and nationalism remains quite clear and important. We need to make a clear distinction because a failure to do so prevents us from grasping their intricate empirical connections, it results in a confusion that conflates different types of phenomena, and it disarms our ability to distinguish between left-wing and right-wing variants, “inclusionary” from “exclusionary” populism (Mudde & Kaltwasser 2012).
There clearly does remain space for improvement as regards the “how?” of this distinction, however, even if we continue to believe that a clear distinction that captures the different architectonics of populism and nationalism remains a productive approach. Brubaker’s criticism, as well as remarks by others (e.g. Gürhanli 2020) point out that part of the confusion regarding our own argument has to do with what we call the horizontal ‘in/out’ dimension of nationalism. The problem with the label ‘in/out’ is that it is too general, in that other discursive constructions of identity -including the populist down/up people-versus-elite distinction – could also be seen as specific forms of ingroup/outgroup construction. Our original article makes clear that nationalism revolves around a very specific form of in/out construction (with the nation “envisaged as a limited and sovereign community that exists through time and is tied to a certain space, and that is constructed through an in/out opposition between the nation and its out-groups”), but the in/out label in itself does not capture this specificity very well. The notion of a horizontal in/out we proposed was an attempt to capture this better (distinguishing horizontal from vertical, and stressing the importance of territory, and of nations existing next to each other). However, this creates other unintended ambiguities, as it might seem to suggest that nationalisms consider all nations to be equal, which is of obviously not always the case. Even though it does not solve the problem entirely, one interesting suggestion that has been made to solve this is to call the nationalist architecture ‘radial’ rather than horizontal (Gürhanli 2020).
Advances in the study of the populism-nationalism nexus
Although the conceptual overlap between populism and nationalism remains a problem, significant advances have been made. Beyond the growing consensus around minimal definitions of populism that stress the people-elite distinction we discussed above, we have also seen growing theoretical reflections on the relation between populism and nationalism (e.g. Anastasiou 2019a, 2019b; Brubaker 2020; Heiskanen 2020). There has also been growing criticism of the over-reliance on the label populism as a euphemistic and misleading substitute for the radical right (e.g. Art 2020; Brown and Mondon 2020; De Cleen, Glynos and Mondon 2021; Mondon 2017; Rydgren 2017).
The last few years have also seen the publication of more and more detailed empirical research on the precise and complex interactions between populism and nationalism. We are very pleased that our suggestions have served as inspiration for some of this work. These advances can be located on five levels: the far right’s combination of populism and (exclusionary) nationalism, sub-state nationalist uses of populism, the populist left’s relation to the nation, the possibilities and limitations of transnational populism, and the foreign policy dimensions of populism.
- It is no surprise that it is in the study of the radical right that most sustained analyses of the “populism-nationalism nexus” (Katsambekis and Stavrakakis 2017) can be found. This includes usual suspects such as Alternative für Deutschland (e.g. Breeze 2018; Caiani & Kroll 2017; Kim 2017), Vlaams Belang (De Cleen 2016) and the Front National (Ivaldi & Mazzoleni 2020), but also originally center-right parties such as the Hungarian Fidesz that have moved in an authoritarian and far right direction (e.g. Kim 2020; Lugosi 2018). One of the main findings across much of this work is that exclusionary nationalism rather than populism is at the heart of populist radical right politics. Populism is first and foremost used to further an exclusionary nationalist ideology, with the populist categories of ‘the people’ and ‘elite’ being strongly overdetermined by nationalism: the ‘ordinary people’ are only the ordinary people of the exclusively defined nation, and the main criticisms aimed at ‘the elite’ are about its treatment of migration and ethnic-cultural diversity. This is not to say that the populist dimension is inconsequential, however. Apart from the fact that this populist positioning contributes to the radical right’s electoral success and broader ideological impact, it has also had impacts on its positions regarding economic policy, for example.
- The populism-nationalism nexus is also particularly relevant to certain sub-state nationalisms. The populist turn in Catalonian nationalism is one of the cases that has received most attention here (e.g. Barrio et al. 2018; Cossarini 2021; Miró 2020; Ruiz Casado 2019). But similar questions about how long-standing separatist politics have used populist strategies have been asked about other regions, including Flanders (Van Hautte et al. 2018); Austria (Heinisch & Marent 2019) and Scotland and Wales (Massetti 2019). Here too, what we see is that the populist critique of the elite in the name of the people-as-underdog is mainly used as a way to gather support for nationalist demands. Some of these articles also highlight attempts to broaden the appeal of long-standing nationalist politics, especially in the post-2008 period of economic crisis, by linking up more traditional cultural and economic demands for national autonomy with a resistance against austerity measures associated with the central state.
- The populism-nationalism nexus is not limited to radical right and to sub-state nationalisms, which have nationalism at their ideological core, however. Left populists too have engaged with the nation, with Latin American populisms from the mid-20th century until the 21st century pink tide as the clearest examples (e.g. de la Torre 2017; Burbano 2015). In Europe, it has been pointed out that a recent wave of left populist actors – some of which, in particular Podemos, have also been inspired by these Latin American experiences – has been characterized by a stronger reliance on national sovereignty as well as a more positive appreciation of national identity and national pride (García Agustin 2020, chapter 4). The Spanish Podemos (Custodi 2020; Lobera 2020; Ruiz Jiménez et al. 2020) and Jean-Luc Mélenchon’s La France Insoumise (e.g. Marlière 2019) have been of particular interest here.
Although banal nationalism (Billig 1995) also plays a role here, Jacopo Custodi’s analysis of Podemos’ references to ‘la patria’, for example, points out how “its discourse is not simply a trace of banal nationalism, but […] is a central element of a calculated populist strategy”. What is most striking in the analysis of Podemos (see also Lobera 2020) is that a very different picture emerges here than in the case of the populist radical right (or populist sub-state nationalisms); not only in terms of the more open and inclusionary definition of the nation, but also in the relative centrality of the populist and nationalist axes. As Custodi (2020: 12):
“if […] right-wing actors strategically refer to the people as underdog to put forward a fundamentally nativist, exclusionary and ethno-cultural image of the nation (e.g., Stavrakakis et al., 2017), [the analysis of Podemos] shows that the very opposite is possible too: Podemos refers to the nation to put forward an inclusionary understanding of the people and to strengthen the distinction between the people and the elite. It uses nationalism for its populist project.”
Whereas left populists have usually constructed much more open and inclusionary views of the nation than the populist radical right (or the center right for that matter), some of these movements – especially the short-lived German Aufstehen movement but also Mélénchon’s La France Insoumise – have also been criticized by others on the left for pandering to exclusionary sentiments.
4. Taking a different approach to the connections between populism and nationalism across the right and the left, others have asked why it is so difficult for populist constructions of ‘the people’ to escape the nationalist imaginary and “why […] the invocation of ‘the people’ can very often (and inadvertently) also invoke ‘the nation’?” (Anastasiou 2019a: 2, see also Anastasiou 2019b). These difficulties of escaping the hegemony of nationalism and the strength of the national organization of democratic politics becomes evident in studies of what has been called ‘transnational populism’, defined as a populism that constructs its people-as-underdog on a transnational plain (De Cleen 2017; Moffitt 2017; Zeeman 2019). The Democracy in Europe 2025 Movement, for example, whilst aiming to construct a transnational ‘people’ in opposition to an international elite and to the radical right, oscillates between speaking in the name of this transnational people and speaking in the name of different nationally defined European peoples (De Cleen et al. 2019; Fanoulis and Guerra 2020; Kuypers & Moffitt 2020).
5. A final area where good use has been made of the conceptual distinction between populism and nationalism is in the study of the connections between populism, foreign politics and international relations (e.g. Jenne 2018, 2021; Stengel, Nabers and Macdonald 2019). It has been argued here that “the effect of populist parties on their countries’ foreign policy is largely due to their attaching ideology [rather than their populism per se]” (Verbeek and Zaslove 2017: 1; also Chryssogelos 2017). Others have enquired how populism is a response to “the internationalization of state elites and their insulation from popular scrutiny” (Chryssogelos 2018: 22). A question with a more political-strategic focus concerns the “different ways in which foreign policy can become a site for the reproduction of the populist dichotomization of people-as-underdog versus the elite and the populist assertion to represent a popular will” (Wojczewski 2019: 257; also Wojczewski 2020).
Whilst approaching populism and nationalism from a diversity of conceptual angles, much of these advances in the study of the connections between populism and nationalism take as their starting point the specificities of populism and nationalism. Indeed, none of these advances in our understanding of the intricate connections between populism and nationalism across a wide range of political phenomena would have been possible, we feel, without thorough considerations of what it is exactly that makes populism populist and of what it is that makes nationalism nationalist.
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Authors: Benjamin De Cleen is associate professor at the Communication Studies Department of the Vrije Universiteit Brussel. Yannis Stavrakakis studied political science in Athens and discourse analysis at Essex and is currently Professor of Political Discourse Analysis at the Aristotle University of Thessaloniki.
[1] See https://www.tandfonline.com/toc/rjav20/24/4